Patrick conduit alors que nous approchons de la ville de St-Paul et Minneapolis dans le Minnesota. Ont jase de tout et de rien, surtout de rien et à vrai dire ont déconne plus que d’habitude. J’ai réussi à retrouver en Patrick la joie de faire du team, chose qui avait sérieusement commencer à m’exaspérer après les fêtes alors que je jonglais avec l’idée de retourner en solo. Tout suite ça «cliquer» entre nous deux et une amitié est né au fil du temps, même pendant nos congés ont s’écrit aumoins un sms pour taquiner l’autre sur un sujet quelconque. Depuis notre jumelage nous avons effectuer deux voyages en solo, chacun dans nos trucks, chaque fois à la même destination et chaque fois nous nous donnions rendez-vous à un endroit pour complèter la route ensemble, c’est peu dire.
Enfin, pour en revenir à ce que je disais, nous approchions de la ville de St-Paul/Minneapolis. Nous sommes de nuit, le traffic est très léger voir même inexistant puisqu’il est un peu passé minuit à l’heure locale. Pat me demande:
«Beltway ou downtown?» à l’approche de la jonction des deux routes.
«Envoie donc downtown» répondis-je, «j’aurai peut-être jamais la chance de repasser par ici et voir le centre-ville de nuit…»
J’adore rouler de nuit dans les grandes villes américaines, pas pour le calme sur la route et l’absence de traffic, mais pour admirer tous les grattes-ciels illuminés. Je trouves qu’ont juste la beauté d’une ville à la qualitée de son architecture et les lumières ne font qu’agrémenter les édifices.
Patrick s’engage alors sur la route passant au travers du centre-ville et je peux m’émerveiller devant tous ces édifices, de voir le Metrodome qui accueille les Vikings de la NFL et les Twins au baseball, le Xcel center où évolue le Wild à qui je remercie de nous avoir débarassé de Guillaume Latendresse et tous les autres édifices que je ne connais pas.
«Je sais pas comment tu fais, je veux dire, comment tu fais pour pas virer fou à savoir que tu vas devoir tout quitter. Je sais pas qu’est-ce que je ferais si j’étais à ta place pis je l’ai déjà vécu» me demanda Patrick
Je ne répondais pas, parce qu’au fond j’étais émerveillé de tout voir ça et je ne pouvais m’empêcher de penser que c’était dans mes derniers voyages, peut-être même mon dernier. Plus jamais je ne verrai ça. L’idée ne pouvait qu’envahir mon esprit. Si j’avais voulu et réussi à la chasser au cours depuis l’annonce je ne pouvais faire qu’autrement que d’y penser depuis notre retour de Seattle. C’est mon mode de vie, ma passion, mon métier. Je fais exactement cette job là pour ces moments ci, voir les grandes métropoles américaines, voir du paysage, de la route, même la plus plate comme le nord de l’Ontario. Y va me manquer Thunder Bay pis Kapuskasing dont j’adore prononcer le nom. Kapuskasing,Kapuskasing, Kapuskasing. À part un Flying J pis un motel 8 il y a rien d’autre mais je m’en fout.
J’avais juste le goût de pleurer, mais quelqu’un était à côté de moi, je pouvais pas laisser aller mes émotions.
«Je vais aller me coucher, bonne nuit» répondis-je, un peu comme défaite pour aller cacher mes larmes derrière le rideau. La ville était traversée.
Laisser un commentaire